mardi 10 mars 2009

Quotidien




Depuis que je suis arrivée en plein Pacifique Sud, au Vanuatu et plus précisément sur l’île magique d’Ambrym, on m'a demandé de partout et certainement avec les meilleures intentions, ce que je mange, comment je me lave, m’entretiens et tout simplement vis dans cette jungle tropicale ? Alors, je réponds que même si j’ai dû rompre avec les standards de confort, d’hygiène, et culinaire parisien, je me suis accoutumée du quotidien rudimentaire. J’ai appris le Bislama et la langue Dakata, je me suis imprègnée de cette différence propre à l’expérience anthropologique.
Puis, à qui veut l’entendre, je dis que la journée commence dès cinq heures du matin avec le chant strident des volailles, les tonalités de cloche de la paroisse presbytérienne et les premiers rires. Après l’infusion de citrus quotidienne et quelques morceaux de tubercules frits, les enfants vont s’affairer à dessiner sur le sable noir, et ce mode ancestral de transmission du savoir, est considéré patrimoine mondial de l’Unesco. Je peux aussi dire que pour l’économie de subsistance du village, le travail consiste essentiellement à entretenir les jardins ou " yento". Les repas sont préparés au feu de bois, à base d’ignames, tarots, choux, bananes, patates douces et leurs goûts seront exhaussés de lait de coco ou de piments rouges.
Un régime alimentaire très basique puisque les jardins sont régulièrement détruits par les pluies acides. Même si l’on porte le volcan jusque sous les ongles, ce sont les vibrations telluriques et les dépôts de cendres qui me rappellent sa présence et surtout l’objet de la mienne dans ce village coutumier d’Emiotungan dans l’Ouest d’Ambrym.

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